Posté le 28 mai 2008 - par hwawi
Oran: de violentes émeutes secouent la ville depuis lundi après-midi
La capitale de l’ouest algérien, Oran, deuxième ville du pays, à 432 km d’Alger, est secouée depuis lundi par de violentes émeutes. L’élément déclencheur a été la relégation du Mouloudia Club d’Oran (MCO), club phare de la ville, en deuxième division, à l’issue de la dernière journée du Championnat jouée lundi après-midi.
Les manifestations et les affrontements entre émeutiers et forces de sécurité ont repris mercredi dès 10H30. Le calme est revenu au milieu de l’après-midi. La tension persiste encore dans la ville. Orant est quadrillée par un impressionnant dispositif sécuritaire. Les policiers armés de matraques et de lance-grenades lacrymogènes, portant des casques et des gilets de protection, ont été déployés en grands renforts dans les carrefours et les points stratégiques de capitale de l’ouest algérien.
La relégation du MCO en division 2 a été la goutte qui a fait déborder le vase. Elle a été le prétexte, pour des milliers de jeunes, supporters ou non de cette équipe, qui ont investi les artères de la ville pour exprimer leur colère.
Les manifestants ont saccagé tout sur leur passage. Plus de 130 véhicules endommagés, des banques attaquées et leurs mobiliers et équipements informatiques volés, des magasins pillés et saccagés sous le regard impuissant de leurs gérants ou propriétaires. Les manifestants ont bloqué plusieurs artères. Ils ont dressé des barricades à l’aide de cabines téléphones détruites, de pneus enflammés, de poteaux électriques et de plaques de signalisation routières arrachés.
Les forces de sécurité ont fait usage de grenades lacrymogènes pour tenter de disperser les manifestants. Les heurts ont fait au moins une centaine de blessés de part et d’autre. Des dizaines de manifestants ont été arrêtés. Le président du Comité olympique algérien, Mustapha Berraf, a appelé mardi les jeunes d’Oran « à faire preuve de sagesse et de responsabilité ».
« Les raisons de la violence devraient être cherchées au sein de la société. C’est un débat qui est extrêmement important », a déclaré mardi Hamid Haddadj, président de
la FAF,
la Fédération algérienne de football. « C’est se tromper que de considérer que c’est le football qui est la cause de la violence », a-t-il souligné. Ce point de vue est partagé par un grand nombre de personnalités, chercheurs et universitaires algériens. Le football ne fait que canaliser le mécontentement et le ras-le-bol des jeunes. Les moins de 30 ans représentent plus de 70 pour cent des 36 millions d’habitants que compte l’Algérie.
« Mal vie, chômage, crise du logement, sentiment de hogra et surtout absence d’horizons pour les jeunes. Autant de raisons qui font que le pays donne l’impression d’être sur une poudrière et qu’il suffit d’une étincelle pour qu’il y ait embrasement », écrit le quotidien algérien du soir InfoSoir.
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